Edito publié dans la Gazette de Ris-Orangis de Février
Rissoise, Rissois,
Le mardi 30 janvier dernier Denis Cerisy, notre Maire-adjoint à la Culture est décédé à l’hôpital sud francilien.
C’est avec une infinie tristesse que nous avons reçu cette terrible nouvelle. Denis avait 53 ans.
Nos pensées ont été pour sa famille, notamment Françoise son épouse, Laure et Tristan ses enfants dont il était si fier, et son frère Emmanuel.
Denis était un défenseur infatigable de notre commune et de ses habitants. Avec son intelligence singulière, il portait toujours des idées visionnaires au sein de notre équipe municipale. Les Rissoises et les Rissois savent ce qu’ils lui doivent.
Il adorait par-dessus tout nos rassemblements populaires dont il était le maître d’oeuvre ; notre carnaval au printemps, “Ris en Seine” en été, notre feu d’artifice du 14 juillet ou encore notre “Fête des associations et du sport” à chaque rentrée de septembre.
Moments d’unité et de concorde, il prenait un soin particulier depuis plus de 20 ans à les préparer dans les moindres détails avec ses complices Marina Derville, Laurent Doiselet et Nicole et Daniel Picq.
Pour lui, la culture n’était pas une esthétique réservée à quelques-uns, ceux qui auraient reçu en héritage les codes pour comprendre mais, au contraire, l’outil pour l’émancipation de tous, puissant moyen d’éducation et d’intégration sociale.
Dans cet esprit, il avait initié la mutation de nos bibliothèques Elsa-Triolet et Raymond-Queneau en véritables médiathèques reliées au réseau de lecture publique de notre agglomération.
De la même façon, l’apprentissage de la musique, école de patience et de rigueur, le passionnait. Il veillait constamment au bon fonctionnement de notre conservatoire Olivier- Messiaen dont il imaginait il y a encore quelques semaines, le réaménagement dans un équipement neuf au coeur de notre Plateau.
Notre Centre culturel Robert-Desnos, ses cinémas et sa scène de diffusion de spectacles vivants, le Plan et ses 2 salles de concert pour les musiques actuelles, notre Maison des jeunes et de la culture (MJC), Planète sciences et son Fab’Lab, le cirque d’Adrienne ou nos 190 associations ont, eux aussi, perdu un fidèle compagnon, toujours aux côtés des artistes et des créateurs, farouche militant de l’éducation populaire et des libertés d’expression et de conscience.
Denis était un laïc, c’est-à-dire un citoyen scrupuleusement respectueux des croyances de chacun. Lui-même ne croyait pas en un Dieu ; il était agnostique, mais savait le déchaînement de passions que pouvaient provoquer les religions dans l’espace public. C’est pourquoi il était partisan d’un dialogue interreligieux dans notre commune comme ailleurs. Avec notre Prêtre, notre Rabbin, notre Iman, notre Pasteur, il encourageait chaque occasion d’échange et de partage oecuménique.
Jusqu’à son dernier jour il oeuvra pour entretenir notre jumelage avec Tel Mond et Salfit, ces deux villes en Israël et en Palestine ; non pas parce qu’il croyait qu’une telle coopération tripartite réglerait le conflit du Moyen- Orient mais parce qu’il pensait qu’un tel symbole pouvait éviter chez nous des résurgences dramatiques de cette folle guerre interminable.
Ici, nous nous référerons encore longtemps à son humanité pour bâtir notre vie en commun. Ici, longtemps, nous nous souviendrons de Denis Cerisy pour ce qu’il a fait, pour ce qu’il était.
Ris-Orangis a perdu un ami cher.
Stéphane Raffalli, Maire de Ris-Orangis