Édito de Stéphane Raffalli, publié dans la Gazette de Mai 2019
Rissoise, Rissois,
Pour de nombreux Rissois·es comme pour beaucoup de Fran-ciliens, le trajet domicile/travail est un cauchemar.
Sur les routes ou dans les trans-ports publics, nous subissons au quotidien les conséquences d’un manque cruel d’investissements de l’État, premier responsable des infrastructures et de l’aména-gement du territoire.
Dans notre métropole parisienne de 12 millions d’habitants, le droit à la mobilité est aujourd’hui for-tement remis en cause.
Nos réseaux sous-dimensionnés et défectueux provoquent une congestion permanente. Soir et matin, nous souffrons depuis trop longtemps, en seconde cou-ronne, d’un déficit de solidarité nationale.
À Ris-Orangis, si nous pouvons nous réjouir du chantier du Tram 12 Express Massy-Évry avec une gare sur notre commune, il faut toujours se souvenir qu’il aura fallu plus de soixante ans de bataille politico-administrative et budgétaire pour enfin relier les deux principaux pôles écono-miques de notre département.
Grâce à ce tramway de banlieue à banlieue, opérationnel en 2020, notre ville et notre aggloméra-tion gagneront en attractivité.
Mais, il est parfois des évidences longues à faire partager.
C’est pourquoi, avec la même opiniâtreté, et la même déter-mination, nous poursuivons notre travail d’influence auprès des autorités de transport (État, SNCF, Île-de-France Mobilités) pour les convaincre qu’un “Plan RER D” à la hauteur des enjeux est aujourd’hui impératif.
Après six mois d’application du Service annuel 2019 (SA 2019), force est de constater que les améliorations promises à grand renfort de communication ne sont pas au rendez-vous. Pire, des centaines de témoignages démontrent que le fonctionne-ment de notre ligne s’est dégradé pour les usagers de la Vallée comme du Plateau (retards fré-quents, allongement du temps de trajet, annulations de trains à répétition, terminus obligatoire à Juvisy,…).
Les élu·es et les associations d’usagers (ADUMEC, RER D coupé, RER Val de Seine, RER D- Très insuffisant) sont à l’avant-garde pour porter la colère citoyenne. Nous multi-plions les pressions politiques auprès des administrations res-ponsables de cette situation inacceptable et jusqu’à pré-sent, sourdes à nos revendi-cations et propositions pour-tant si légitimes et pertinentes. Nous avons obtenu qu’un bilan objectif des six premiers mois soit réalisé en ce mois de mai.
De plus, plusieurs recours judi-ciaires sont en cours d’examen devant les tribunaux compé-tents. Enfin, la “loi Mobilités”, qui décidera des investisse-ments transports pour les pro-chaines années est suivie scrupuleusement par nos par-lementaires essonniens (Marie Guévenoux, Francis Chouat, Olivier Léonhardt, Franck Marlin).
Les habitant·es des périphéries de l’Île-de-France qui payent le tarif unique 75,20 € leur carte Navigo ont le droit à la même qualité de service que les rési-dents de Paris intra muros et de la première couronne. Or, ce prin-cipe d’égalité devant le Service public n’est pas respecté dans notre région.
Cette injustice territoriale doit être corrigée, car il n’y aura pas de “Grand Paris” réussi sans la banlieue et la grande couronne, sans cohésion entre l’hyper centre de la capitale et les lisières de notre métropole.
C’est notre conviction, c’est notre combat.
Stéphane Raffalli
Maire de Ris-Orangis