Hier, 19 novembre 2020, j’ai ouvert notre Conseil municipal par un hommage à Samuel Paty où nous avons observé une minute de silence.
« Il y a 5 ans, la France était frappée deux fois en son cœur. En janvier 2015, avec l’horreur de Charlie et de l’Hyper Cacher dont le procès se tient en ce moment même ; et le 13 novembre, avec l’horreur à nouveau au Stade de France, sur nos terrasses de café et au Bataclan.
Vendredi, il y a huit jours, j’ai rendu au nom de notre Commune un hommage aux 130 victimes. Justice leur sera rendue. J’ai confiance en notre justice. J’ai confiance dans les fondements de notre République et de notre démocratie que les terroristes ont tenté d’abattre. J’ai confiance en nos principes de liberté, d’égalité, de fraternité et de laïcité, ceux-là même que défendait auprès de ses élèves Samuel Paty, ce professeur d’histoire-géographie, exécuté atrocement par le fanatisme islamiste, précisément parce qu’il était enseignant.Samuel Paty était l’honneur de l’école de la République, l’école que nous connaissons tous, que nous chérissons, celle dans laquelle nous croyons, celle qui nous a élevés, qui nous élève, qui nous émancipe, qui nous libère.
C’est bien l’école qui a été visée, avec elle toute notre communauté éducative et la possibilité de questionner, de débattre et de développer un esprit critique. « C’est dans le vide de la pensée que naît le mal » écrivait Anna Arendt.
À cet instant, je pense à tous les citoyens de confession musulmane, à nos amis meurtris, anéantis, de voir leur religion à ce point dévoyée pour justifier l’inacceptable. À eux qui vivent leur foi dans l’intimité de leur spiritualité, je leur dis qu’ils doivent résister, de toutes leurs forces, face à l’obscurantisme, soutenu en cela par toute la communauté nationale. Nos frères musulmans de Ris-Orangis et de toute la France savent que la laïcité n’est pas un athéisme d’État. C’est au contraire un formidable espace de liberté, garantie par l’État lui-même, de croire ou de ne pas croire, de croire au dieu que l’on s’est choisi et d’exercer en paix sa religion.
L’assassinat de Samuel Paty dans des conditions barbares démontrent, s’il en était besoin une nouvelle fois que le terrorisme islamiste n’a aucun respect pour la Vie. L’objectif n’est ni plus ni moins de nous empêcher de vivre, de nous priver de notre capacité à nous interroger sur nous-mêmes et sur le monde, de nous interdire tout débat essentiel à notre vie démocratique. L’objectif est de nous réduire à la violence. Face à ce culte de la mort, ce dédain pour la Vie, nous devons répondre en marquant notre respect absolu pour celles et ceux qui l’ont perdue.
C’est pourquoi je vous remercie, chers collègues, d’observer une minute de silence en hommage à Samuel Paty et à travers lui, à toutes les victimes de ces attentats. Continuons ensemble à porter un message de concorde et à œuvrer inlassablement pour un messianisme républicain et fraternel.
Stéphane Raffalli
Maire de Ris-Orangis